Négation des liens du sang ?
A écouter certains propos des partisans du "mariage pour tous", on est en droit de se demander si leur objectif n'est pas de détruire ce qu'ils identifient comme un déterminisme néfaste, à savoir le fait de naître de tels ou tels père et mère, d'être issu de l'union de leurs chairs. On nous dit que l'important, c'est le "parent social" en dépit de la force et de la légitimité des liens du sang ! Or, en détruisant cette structure fondamentale pour l'enfant, en le privant de sa généalogie réelle, on risque d'endommager, de fragiliser sa capacité à être.
Les pro "mariage pour tous" semblent non seulement pétris de l'idéologie du gender mais également de celle du refus très sartrien et profondément adolescent du père : on refuse ce qui nous précède, ce qui nous constitue, en oubliant qu'exister, c'est "sortir de", "venir de". Ainsi une paire de papas ou une paire de mamans, pour eux, c'est la même chose qu'un couple homme-femme, papa-maman ! et qu'importe les liens du sang, qu'importe l'enracinement dans une filiation, puisque la seule choses qui compte, ce sont les bons sentiments !
On veut nous faire croire que toutes les situations familiales se valent, qu'il n'y a pas une configuration meilleure que l'autre et oser affirmer le contraire est soit disant scandalisant ! Pourtant, on ne saurait nier qu'il est toujours tragique pour un enfant de perdre son père ou sa mère, d'être abandonné par son père ou sa mère. Qui oserait dire que les foyers monoparentaux offrent la structure idéale pour l'épanouissement d'un enfant, que l'absence du père ou de la mère n'est pas source de souffrance, de difficulté pour grandir. De même, comment pourrait-on dire qu'il suffit d'être deux pour éduquer des enfants, en se moquant de l'importance constitutive de l'altérité père-mère. On veut nous faire croire que tout se vaut et que tout est bon, c'est faux !
On sait bien que le seul but du "mariage pour tous" est d'aboutir à l'adoption, à la PMA et à la GPA pour les homosexuels. Tous ceux qui auront voté ces lois seront responsables d'au moins deux conséquences néfastes :
- le déchirement des mères porteuses tel qu'il est filmé dans Firelight (cf la scène de l'accouchement qui dépeint parfaitement le passage de la souffrance de l'enfantement à la souffrance de l'arrachement). On ne peut en effet nier le lien fusionnel qui lie la mère et son enfant. Ce dernier met d'ailleurs un certain temps avant de pouvoir dire "je". Neuf mois de grossesse ne sont pas anodins tant pour l'enfant que pour sa mère.
- le "sentiment d'absence" que vit tout orphelin (aussi "légal" soit-il !) tel qu'il est magnifiquement décrit dans En ton absence de Natacha Wolinski.
Et la liste est encore longue : "syndrome" des demi-frères et demi-soeurs inconnus, multiplication destructurante des parents pour un enfant (biologiques, adoptifs...), imbroglio juridique en cas de conflit entre les différents parents etc.
